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La recherche

Dernière modification le : 3 juillet 2025 à 20:30

Le saviez-vous ?

L’association Ouvrir Les Yeux attribue chaque année un prix de 3 000 euros à un(e) jeune chercheur(e) dont les résultats de thèse peuvent faire progresser les connaissances sur la physiopathologie, le diagnostic ou la prise en charge thérapeutique des Neuropathies Optiques Héréditaires (N.O.H.).

Historique de la recherche sur les Neuropathies Optiques Héréditaires (N.O.H)

Identification des gènes responsables des N.O.H.

  • 1988, États-Unis: L’équipe du Dr. Ken Wallace identifie la première mutation du génome mitochondrial responsable de la Neuropathie Optique de Leber (N.O.H.L). Aujourd’hui, 16 mutations mitochondriales sont connues pour causer cette maladie.
  • 2000, Montpellier: L’équipe du CHU de Montpellier découvre le premier gène autosomique (nucléaire) de l’atrophie optique dominante (A.O.D), OPA1 (maladie de Kjer).
  • 2003, Angers: L’équipe du CHU d’Angers découvre le deuxième gène OPA3, responsable d’une atrophie optique dominante encore plus rare, associée à une cataracte.

De nombreuses équipes en France, en Europe et dans le monde poursuivent sans relâche l’étude des neuropathies optiques héréditaires.

La Neuropathie Optique Héréditaire de Leber (N.O.H.L) et ses traitements: idébénone de thérapie génique

La N.O.H.L est une maladie génétique rare de la vue, due à une anomalie d’un gène mitochondrial. Elle entraîne une perte de la vision centrale brutale, généralement entre 15 et 30 ans chez les hommes, ou toute la vie chez les femmes. Il n’existe actuellement aucun traitement efficace pour cette maladie.

L’idébénone est une molécule commercialisée sous le nom de Raxone (Chiesi) qui est prescrite en moyenne pendant deux ans après le déclenchement. Raxone peut améliorer la fonction visuelle, mais une moitié des patients n’y répondent malheureusement pas. 

La thérapie génique est une autre approche thérapeutique. Elle vise à restaurer l’activité du gène mitochondrial défaillant dans les cellules de la rétine. Pour cela, un vecteur portant une copie normale du gène muté est injecté dans l’œil du patient.

Ce projet est issu des travaux du Dr. Marisol Corral-Debrinski et du Pr. José-Alain Sahel (Institut de la Vision, Paris). Il a été développé jusqu’au stade préclinique (c’est à dire chez l’animal) en collaboration avec Généthon. La société Gensight en assure le développement clinique en partenariat avec Généthon et l’Institut de la Vision. Un premier essai clinique chez l’homme a mis en évidence une amélioration de la fonction visuelle chez les sujets traités, mais sans que l’on puisse conclure que cela était dû au traitement. Un nouvel essai clinique est donc prévu chez des nouveaux patients. 

Un certain nombre de nouvelles molécules sont à l’étude et pourraient être les traitements de demain (voir mon papier Biomedecines où j’en mentionne 1 ou 2 -> cléis par exemple tu leur fais un résumé ?)

Chercheurs et médecins impliqués dans la recherche sur les N.O.H.

Plusieurs équipes françaises étudient les NOH et les mitochondries depuis de nombreuses années. L’association OLY travaille en étroite collaboration avec ces chercheurs et médecins, qui sont toujours à l’écoute pour répondre aux questions des membres. L’association soutient financièrement leurs recherches, favorisant ainsi un échange constant d’informations et un suivi des avancées les plus prometteuses.

Chercheurs

  • Marisol Corral-Debrinski: Directrice de Recherche « Mitochondrie et Rétine » à l’Hôpital National des Quinze-Vingts à Paris. Ses recherches portent sur le rôle des mitochondries dans les maladies de la rétine, avec des travaux sur l’expression allotopique et le sauvetage de cellules porteuses de mutations de l’A.D.N mitochondrial.
    Publications 
  • Guy Lenaers: Directeur de recherche, groupe « Neuropathies Optiques Héréditaires et Déficits Mitochondriaux », CHU de Montpellier, INSERM U1051, Institut des Neurosciences. Ses travaux portent sur la génétique, la physiopathologie et les thérapies des N.O.H, incluant le diagnostic, les études cliniques, la recherche de nouveaux gènes responsables, l’étude des déficits mitochondriaux et les approches de thérapie génique et pharmacologique.
  • Pascal Reynier: Chef de pôle du Pôle de Biologie CHU d’Angers, INSERM U1083, CNRS 6214. Ses recherches sont centrées sur l’étude physiopathologique et thérapeutique des pathologies mitochondriales et des neuropathies optiques héréditaires.
  • Pierre Rustin: Chef du Pôle Biologie CHU d’Angers, INSERM U1083, CNRS 6214. Ses recherches portent également sur la dynamique et la bioénergétique mitochondriales.

Médecins

  • Sabine Defoort-Dhellemmes: Chef du Service d’Exploration de la Vision et Neuro-Ophtalmologie de l’Hôpital Salengro du CHRU de Lille.
  • Catherine Vignal Clermont: Neuro-ophtalmologue, Fondation Rothschild.
  • Dan Milea: Neuro-ophtalmologue, Chef de service au CHU d’Angers et titulaire de la chaire de neuro-ophtalmologie de l’Université de Copenhague. Ses travaux portent sur la clinique et la recherche en neuro-ophtalmologie, avec un intérêt particulier pour les neuropathies optiques héréditaires et la mise en place d’essais thérapeutiques.
  • Christophe Orssaud: Neuro-ophtalmologue, Hôpitaux Pompidou et Necker, Paris.

Les pistes de recherche

Thérapie génique

La thérapie génique est une approche prometteuse pour traiter les maladies génétiques, y compris les N.O.H. Elle consiste à introduire un gène sain dans les cellules du patient pour compenser le gène défectueux. La filière de santé maladies rares sensorielles SENSGENE propose une vidéo expliquant simplement la thérapie génique. lien vidéo

La thérapie génique Lumevoq®

Lumevoq® est un médicament développé par GenSight Biologics, issu des travaux du Dr. Marisol Corral-Debrinski. Il s’agit d’une thérapie génique destinée aux personnes porteuses de la mutation ND4 (11778) dans la N.O.H.L.

En décembre 2019, Lumevoq® a été autorisé pour une utilisation temporaire nominative par l’ANSM. Cependant, sa mise à disposition a été retardée en raison de problèmes techniques de production. GenSight Biologics espère une reprise de la production début 2023.

La pharmacologie 

Le RAXONE® est un traitement qui avait été initialement pris en charge par le Ministère de la Santé. Cependant, sa prise en charge a été interrompue en juin 2021, puis modifiée suite au plaidoyer mené par Ouvrir Les Yeux, l’Alliance Maladies Rares et France Assos Santé.

Suivre les dernières avancées de la recherche

Pour suivre les dernières avancées de la recherche sur les neuropathies optiques héréditaires, vous pouvez consulter le blog de l’association OLY, ainsi que des sites ou revues spécialisés comme l’Observatoire des maladies rares de Maladies Rares Infos Service ou le site du Ministère de la Santé et de la Prévention.