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Le déclenchement

Dernière modification le : 28 février 2017 à 16:54

Docteur orssaud

Le docteur Orssaud évoque le déclenchement dans deux articles:

  • La NOHL débute généralement par une baisse brutale et unilatérale de l’acuité visuelle, facilement rapportée à une atteinte du nerf optique. Ce tableau impose d’éliminer les autres étiologies de névrite optique ou de neuropathie optique, surtout lors de cas sporadiques. Le diagnostic de NOHL, conforté par les résultats de ce bilan et la bilatéralisation rapide (en moyenne en 2 mois) de la baisse de l’acuité visuelle, doit néanmoins être conforté par la recherche de mutations de l’ADN mitochondrial. Cette recherche est assurée par plusieurs laboratoires de génétique en France à partir d’un simple prélèvement sanguin. La baisse de l’acuité visuelle est généralement définitive, bien que des récupérations d’importance variable puissent survenir, parfois plusieurs mois après le début de la maladie 7. Généralement isolée, la NOHL peut s’associer à des manifestations générales, notamment neurologiques ou cardiaques 3 1 8. Un avis cardiologique peut donc être conseillé pour détecter ces anomalies souvent longtemps asymptomatiques. Enfin, il faut savoir évoquer la NOHL devant des tableaux plus atypiques, pouvant parfois en imposer pour une sclérose en plaque 9. Une sévérité particulière et un profil évolutif propre de la NOHL est associé à chacune des 3 principales mutations primaires connues et à son éventuelle association à des mutations secondaires 10.

 

  •  L’âge de début de la neuropathie optique de Leber se situe habituellement entre 15 et 30 ans. Mais, des observations à début plus précoces avant l’âge de 10 ans ou plus tardive, au-delà de 60 ans, ont été rapportées avec de grandes variations au sein d’une même famille. Les facteurs déclenchant expliquant le développement de la maladie restent mal connus. Le rôle du tabac est toujours évoqué mais non prouvé. Il peut néanmoins être proposé d’arrêter cette intoxication, celle-ci étant toujours nocive, en particulier au niveau pulmonaire. Le rôle de l’alcool est également suspecté, et, là encore, aucune certitude n’existe. Il n’est certes pas nécessaire d’interdire toute consommation d’alcool, mais il faut recommander une certaine modération.

    En fait, toute cause d’augmentation de la consommation énergétique cellulaire doit être considérée comme facteur favorisant cette maladie, qu’il s’agisse d’une infection, de la prise de médicaments ou de toxiques, d’un stress, ….. De plus, certaines formes spécifiques de gènes interagissant avec les mitochondries se comportent sans doute comme des facteurs protecteurs ou, à l’inverse, facilitateurs. Un tel mécanisme est évoqué, avec un gène situé sur le chromosome X, pour rendre compte de la prédominance masculine de la maladie et nous l’avons déjà rencontré pour expliquer les récupérations observées chez certains patients. Ainsi, tout patient « porteur sain » d’une mutation de l’ADN mitochondrial ne développera pas systématiquement la maladie.

 

 

BIBLIOGRAPHIE :

1.       HUOPONEN K. Leber hereditary optic neuropathy : clinical and molecular genetic findings. Neurogenetics 2001;3:119-25.

2.       BIOUSSE V, NEWMAN NJ. Hereditary optic neuropathy. Pediatric Ophthalmol 2001;14:547-68.

3.       NEWMAN NJ. Leber’s hereditary optic neuropathy. New genetic considerations. Arch Neurol 1993;50:540-8.

4.       ORSSAUD C. Neuropathie optique de Leber. In DUFIER J.L. KAPLAN J. Œil et génétique. Rapport de la Société Française d’Ophtalmologie. Masson. Paris 2005.

5.       TSAO K, AITKEN PA, JOHNS DR. Smoking as an aetiological factor in a pedigree with Leber’s hereditary optic neuropathy. Br J Ophthalmol 1999;83:577-81.

6.       KERRISON JB, MILLER NR, HSU F et al. A case-control study of tobacco and alcohol consumption in Leber hereditary optic neuropathy. Am J Ophthlamol 2000;130:803-12.

7.       LEO-KOTTLER B, JACOBI F, CHRIST-ADLER M. Leber optic neuropathy with clinical improvement. Ophthalmologe 2000;97:849-54.

8.       NIKOSKELAINEN EK, SAVONTAUS M-L, HUOPONEN K, ANTILA K, HARTIALA J. Pre-excitation syndrome in Leber’s hereditary optic neuropathy. Lancet 1994;344:857-8.

9.       NIKOSKELAINEN EK, MARTTILA RJ, HUOPONEN K et al. Leber’s « plus » : neurological abnormalities in patients with Leber’s optic neuropathy. J Neurol Neurosurg Psychiatry 1995;59:160-4.

10.      NIKOSKELAINEN EK, HUOPONEN K, JUVONEN V, LAMMINEN T, NUMMELIN K, SAVONTAUS ML. Ophthalmologic findings in leber hereditary optic neuropathy, with special reference to mtDNA mutations. Ophthalmology. 1996;103:504-14.